Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog de Florina ... par Florina !
Le blog de Florina ... par Florina !
  • Le blog de Florina est un espace éclectique qui permet à Florina de s'exprimer sur les sujets qui lui sont chers : l'actualité, les médias, la monarchie, les people, la politique, l'art, les bons et les mauvais côtés du système ... etc ...
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Catégories
Newsletter
16 janvier 2010

44] "L'homme à la tête de chou ", sur les écrans !

Gainsbourg au cinéma: plus vrai que nature!

Cinéma | Le conte de Joann Sfar sort mercredi en salles. Audacieux et très réussi.

 

© DR | Eric Elmosnino en Serge Gainsbourg. Cantonné jusqu’alors aux seconds rôles, le comédien explose dans «Gainsbourg (Vie héroïque)».

PASCAL GAVILLET | 16.01.2010 | 00:00

Mimétisme surprenant. A l’écran, Eric Elmosnino ressemble à s’y méprendre à celui qu’il incarne. Ce choix était déterminant. Gainsbourg fut aussi un homme de médias, un artiste qui n’a cessé de jouer avec son image, de la tordre, de provoquer, suggérant qu’il avait en partie forgé son propre personnage. Dans Gainsbourg (Vie héroïque) , les ressemblances avec ce qu’on connaît de sa vie sont confondantes. Comme s’il s’agissait de réaliser la biographie la plus ressemblante possible. Or, le film n’est pas une biographie, justement.
Le générique du début le dévoile très vite. Gainsbourg (Vie héroïque) se présente comme un conte de Joann Sfar. Bédéiste renommé, l’auteur signe là son entrée en cinéma et affiche clairement des intentions artistiques qui d’ordinaire, dans ce genre de film, sont réduites à leur portion congrue. Tout bonnement parce que la reconstitution peut être un poids, voire un frein à la création. C’est l’inverse qui se produit dans Gainsbourg (Vie héroïque): Sfar colle au plus près d’une réalité supposée, celle que notre imaginaire a reconstruite et que les photos (pochettes de disques, extraits d’émissions de télé, clichés de presse), par exemple, ont véhiculée.

Importer de l’animation
Puis il tord à son tour cette réalité pour la retranscrire dans son propre univers. Ce qui donne un film qui ne ressemble qu’à lui-même. En clair, une vision, une lecture de la vie de Gainsbourg par un cinéaste qui n’avait encore jamais réalisé de film, même pas un court
métrage. Et qui tente par ailleurs un pari souvent impossible: importer de l’animation dans des prises de vue réelles. D’où ces séquences, en partie fantasmées, dans lesquelles Gainsbourg dialogue avec des doubles, émanations de son imaginaire, projections à travers le temps. Marionnettes animées, dessins, le cinéma de Sfar – son premier long métrage animé, Le chat du rabbin, sortira en juin – puise dans d’autres sources que le cinéma ou la musique. Dès lors, le film entretient moins de rapports avec le réel.
Paradoxalement, il sonne d’autant plus vrai. A cela, plusieurs raisons: toutes les étapes de la vie de Gainsbourg sont respectées, aucune anecdote n’est inventée et la vraisemblance prime. Même si le scénario concède quelques arrangements, exemple la séquence où Gainsbourg jeune (coup de chapeau à Kacey Mottet Klein, comédien suisse révélé dans Home d’Ursula Meier) rencontre Fréhel. Plus rare, le conte – genre a priori destiné aux enfants – devient ici une sorte de terrain expérimental qui peut tout à fait s’appliquer à la biographie historique. C’est ce que Joann Sfar nous fait découvrir. Car sa vision a beau être décalée, son film n’en demeure pas moins visible au premier degré, c’est-à-dire comme la reconstitution de la vie de Gainsbourg (d’où les parenthèses dans son titre). Ces deux dimensions cohabitent sans s’exclure et c’est bien ce qui rend ce long métrage si réussi.

Ellipses bienvenues
Car au-delà du héros qu’il fait revivre, des figures marquantes qu’il a connues (Boris Vian, Eddie Barclay), des stars qu’il a côtoyées (BB, Juliette Gréco), des vedettes qu’il a tout ou partie façonnées (France Gall, Jane Birkin, Bambou), le film ne prend pas parti musicalement. L’influence de Gainsbourg sur la scène musicale n’a plus à être discutée ou prouvée. L’homme a par ailleurs accouché de nombreux standards (on préférera ce terme à tubes) qu’il n’est plus besoin de présenter. La BO est du reste réinterprétée, souvent par les comédiens eux-mêmes.
Tous ces faits sont des acquis, aussi bien pour le public que pour Joann Sfar. Ils n’ont donc plus besoin d’introduction, au sens littéral du terme. Les ellipses que se permet le récit en sont d’autant plus bienvenues. Sfar ne se force jamais à traverser des passages obligés, à tomber dans le lieu commun. Exemple la séquence où Gainsbourg rencontre France Gall. Il lui parle des Sucettes, essaie de la convaincre de l’enregistrer. Et dans le plan qui suit, France entonne Baby Pop (autre composition de Gainsbourg). Les ellipses s’érigent ici en figure de style. Il fallait juste y penser. En bref, la classe! Gainsbourg (Vie héroïque) ressemble décidément beaucoup à son modèle.

❚ Le film sera à l’affiche à Genève le mercredi 20 janvier.

source : www.tdg.ch du 16.01.2010

Publicité
Commentaires
Publicité
Le blog de Florina ... par Florina !
Derniers commentaires
Archives
Publicité