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18 janvier 2010

45] Penser la parapsychologie autrement ... il est temps !

 

Voyance lundi 18 janvier 2010

 

Penser la parapsychologie, autrement

Anna Lietti

Christine Rappaz, mathématicienne de formation, psychiatre et psychothérapeute. (Eddy Mottaz)

Christine Rappaz, mathématicienne de formation, psychiatre et psychothérapeute. (Eddy Mottaz)

Si les phénomènes extrasensoriels sont rejetés par la science, c’est qu’elle n’a pas les instruments pour les appréhender, plaide la psychiatre Christine Rappaz, co-auteure d’un guide des astrologues et voyants. Il faut donc changer la science, et notre conception du psychisme



 


Début décembre, Christine Rappaz a fait salle comble, au Théâtre de Vidy à Lausanne, pour un débat organisé par 24 heures et Payot sur le livre dont elle est le co-auteure. Pas étonnant lorsqu’on en connaît le titre principal: Guide des meilleurs astrologues et voyants. Les ventes ont bien décollé, merci. Même si avec une fulgurance moindre que celles de son modèle éditorial, Le guide des guérisseurs ( LT du 22.06.09).

Pourtant, quelque chose d’inhabituel s’est produit ce soir-là puisqu’il y avait dans l’assemblée un certain nombre d’universitaires disposés à débattre sérieusement de télépathie, de clairvoyance et de thème astral.

Le magnétisme de Christine Rappaz n’a rien de surnaturel: elle est une des leurs. Mathématicienne de formation, psychiatre et psychothérapeute. Et le fait qu’elle se «mouille» en cosignant un livre grand public sur les «parapsys» intrigue. William Pralong, prof. à l’EPFL, est de ceux qui sont allés (à titre personnel) écouter cette «courageuse». «Elle a fait une excellente prestation et son propos interpelle. Les consultations de voyants et astrologues génèrent un milliard et demi d’euros par an de chiffre d’affaires en France (les chiffres manquent pour la Suisse, ndlr). C’est un phénomène massif. Il serait intéressant de l’aborder d’un point de vue scientifique.»

Christine Rappaz a commencé par s’y intéresser en tant que psychothérapeute, intriguée de voir ses patients lui faire des infidélités avec des voyants. Elle dit qu’elle a découvert, dans ce milieu, «d’excellents professionnels de la relation». Et que, selon les cas, les instruments qu’ils proposent pour s’aider soi-même peuvent être plus appropriés que ceux d’un psy. Exemple: faire faire le thème astral de son enfant à sa naissance peut permettre de le voir autrement qu’à travers les projections familiales qui pèsent sur son berceau.

Mais Christine Rappaz va au-delà de ces raisonnements raisonnables. Elle dit aussi que son expérience avec les parapsys l’a ébranlée. Qu’elle ne peut rien prouver, mais qu’elle a «pris le parti d’admettre l’existence», chez certaines personnes, de perceptions extrasensorielles (PES). Et qu’il serait temps de prendre en compte cette «aptitude cognitive de l’homme.» De réconcilier, en somme, science et parapsychologie. Eclaircissements.

Le Temps: Vous avez consulté des parapsys et fait des expériences frappantes. Mais n’a-t-on pas tendance à retenir, et à raconter, seulement celles-là?

Christine Rappaz: Probablement. Les gens qui s’intéressent à ces phénomènes le font après une expérience personnelle. Ils n’ont pas de vision statistique du phénomène. J’ajoute que les quelque vingt professionnels que j’ai rencontrés étaient triés sur le volet. Ceux qui ont un vrai talent sont rares dans un milieu où le taux de charlatans et de malades est plus haut que dans d’autres professions plus réglementées.

– La reproductibilité des phénomènes paranormaux est leur grande pierre d’achoppement avec la science, écrivez-vous. Ce n’est pas une raison pour s’en désintéresser?

– Pour être prouvé scientifiquement, un phénomène doit être mesurable et reproductible, à l’identique. Les PES échappent à ces critères. Plus généralement, le paradigme scientifique actuel est inadéquat pour les approcher. C’est logique: dès la Renaissance, avec Galilée, la science s’est construite sur le refus de la magie. Cette dernière ne fait pas partie de son système de pensée. Pour l’appréhender, il faudrait changer de système.

– Vous avez une piste?

– Malheureusement pas! Mais les révolutions conceptuelles sont possibles. Tenez, dernièrement, pour élaborer la théorie des cordes, qui permet de rendre compatibles la physique quantique et la théorie de la relativité, il a fallu abattre pas mal de barrières mentales quant à notre conception de l’univers.

– La difficulté à penser la parapsychologie ne vient-elle pas aussi de ce qu’elle est à cheval entre plusieurs disciplines?

– C’est un gros obstacle. Nous sommes au carrefour entre l’anthropologie, la physique, la sociologie, la psychologie, la neurologie. D’un simple point de vue pratique, l’interdisciplinarité est très difficile à activer car dans les universités, qui dit recherche dit argent et pouvoir.

– Très réservée sur le phénomène de la précognition, vous postulez l’existence de la clairvoyance, de la télépathie et de la rétrocognition (qui permet de «lire» des informations du passé inscrites dans les objets). Pourquoi ce «tri»?

La précognition implique une conception de la temporalité totalement bouleversée, inconcevable pour moi. Il me paraît plus plausible de postuler que nous avons en nous des germes de notre futur, qu’une personne clairvoyante peut percevoir. Je suis effectivement convaincue de l’existence des trois PES que vous avez cités, mais à condition de définir le psychisme différemment.

– Expliquez-nous.

– J’ai découvert, en m’intéressant au sujet, que la définition du psychisme que je considérais jusqu’ici comme la seule concevable ne l’est pas. Et qu’au XIXe siècle, elle a fait l’objet d’un grand débat. Deux conceptions s’affrontaient: celle du psychisme comme un système ouvert ou fermé. C’est cette dernière qui a gagné.

– En quoi mon psychisme est-il fermé?

– Fermé, dans le sens qu’il y a une une limite précise entre vous et moi, vous et l’univers. Dans un système ouvert, c’est nettement plus flou, et poreux.

– Lors de disparitions, la police fait souvent appel à des voyants, semble-t-il, mais en catimini, ce qui empêche de vérifier leur taux de réussite. Pourquoi ces cachotteries alors que la population est largement acquise aux PES? N’est-ce pas la preuve que ça marche?


– Pas forcément. Je crois que, sortis du champ de la croyance aveugle, pour admettre l’existence de l’inexplicable, il faut être animé par le sens du doute et de la recherche. Ce n’est pas le fort des décideurs politiques, qui sont des gens de certitude. C’est dommage, car un débat public serait le bienvenu. Dans d’autres civilisations, ces phénomènes sont codifiés et encadrés. En les marginalisant, on favorise les dérives.

Guide des meilleurs astrologues et voyants. Voyage dans les arts divinatoires.

Christine Rappaz-Lasserre et Sandra Gaudin. Ed. Favre, 283 p.

source : www.letemps.ch du 18.01.2010




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